Hypertension artérielle : quels sont les risques ?
Nous l'évoquions dans un précédent article : l'hypertension artérielle (HTA) est une maladie silencieuse car le plus souvent asymptomatique. Le meilleur moyen de la diagnostiquer est de prendre régulièrement sa tension à l'aide d'un tensiomètre (tensiomètre bras ou tensiomètre poignet en auto-mesure, ou encore tensiomètre manuel professionnel chez son médecin traitant).
En effet, plus une HTA est diagnostiquée tôt, mieux elle est prise en charge. Quels sont les risques de l'hypertension artérielle ? Voici un aperçu, dans cet article, des dangers majeurs de cette maladie qui touche 1 adulte sur 3.
Risque d’accident vasculaire cérébral (AVC)
L’AVC est une altération du fonctionnement d’une partie du cerveau. Il peut être d’origine ischémique, suite à l’obstruction ou l’éclatement d’une artère cérébrale. Il peut également être hémorragique, suite à une hémorragie cérébrale provoquée par une pression trop importante dans les vaisseaux.
Ces deux dangers pour la santé sont, selon le Ministère des Solidarités et de la Santé, à 40% liés à l’hypertension artérielle. En outre, le risque est encore plus grand chez les personnes diabétiques, d’où la nécessité d’un suivi médical régulier chez cette population.
À savoir : un traitement contre l’HTA contribue à diminuer la pression sur la paroi des artères et réduit ainsi le risque de contracter un AVC.
Troubles cardiaques
Une tension trop élevée entraîne des effets néfastes sur le coeur. En effet, celui-ci doit travailler davantage pour propulser le sang dans les artères. De cela découle un épaississement de la paroi du ventricule qui gonfle anormalement. Parfois, cette hypertrophie aboutit à une insuffisance cardiaque, le coeur ne parvenant plus à assurer convenablement sa fonction de pompe et se fatigue. Le sujet ressent alors des essoufflements et peut souffrir de complications cardiovasculaires.
Maladie des artères coronaires
Angine de poitrine et infarctus du myocarde comptent parmi les maladies des artères coronaires les plus courantes et sont principalement dues à l’HTA. La première est causée par une obstruction partielle des artères coronaires. Faute d’un apport sanguin suffisant, le coeur manque d’oxygène pour fonctionner normalement. L’individu souffre alors de douleurs à l’effort ou même au repos.
L’infarctus du myocarde, plus connu sous le nom de « crise cardiaque », se développe lorsque l’artère coronaire se bouche. Le coeur et le muscle cardiaque ne recevant plus d’apport en sang et en oxygène, ils ne peuvent plus fonctionner. Le malade risque ainsi de graves séquelles, voire la mort.
Développement de la maladie d’Alzheimer
Un excès de pression au niveau des artères cérébrales accélère la formation des plaques amyloïdes. Celles-ci sont responsables de la maladie d’Alzheimer. Une étude du Lancet Neurology de 2019 indique ainsi que, plus le cerveau est soumis à une forte pression sanguine jeune, plus l’individu est confronté à un risque de déclin cognitif à partir de 70 ans.
Toutefois, comme le rappelle le Comité Français de lutte contre l’hypertension artérielle (CFLHTA), le traitement de l’hypertension artérielle représente le meilleur moyen de prévenir les troubles de la mémoire et la maladie d’Alzheimer et peut réduire le risque de contracter cette pathologie de 30%.
Altération du fonctionnement des reins
Les reins filtrent le sang et éliminent les produits non nécessaires à l’organisme. Si le sujet souffre d’HTA, les reins ne peuvent effectuer correctement leur travail et laissent passer dans les urines des protéines, et en particulier l’albumine. Dans un premier temps, cela se matérialise par des lésions sur les petits vaisseaux se trouvant au niveau du filtre rénal. Ce trouble peut par la suite toucher les reins et évoluer en maladie rénale chronique ou en insuffisance rénale.
Pour prévenir les risques d’altération du fonctionnement des reins, il convient de réaliser régulièrement un bilan rénal et de bien surveiller sa tension, notamment si le patient est aussi atteint de diabète ou d’hypercholestérolémie.
Apparition d’une rétinopathie hypertensive
Ce trouble méconnu trouve son origine dans une atteinte des vaisseaux de la rétine, liée à une tension trop élevée. Le malade est la plupart du temps asymptomatique, sauf à un stade avancé de la maladie. Il ressent des maux de tête accompagnés d’une vision floue, est atteint d’une hémorragie sur la surface rétinienne ou d’un oedème de la papille optique, voire d’une inflammation du nerf optique. Dans certains cas, la rétinopathie hypertensive mène même à la cécité.
Pour prévenir ces risques, il est recommandé aux personnes souffrant d’hypertension de réaliser un examen régulier de la rétine par fond d’oeil.
Survenue d’une artérite des membres inférieurs
L’HTA est responsable de l’épaississement des artères, de leur rigidification et de la diminution de leur calibre. On parle d’artérite des membres inférieurs lorsque les vaisseaux des jambes sont touchés. Le malade ressent alors des douleurs et des crampes au mollet ou à la cuisse dues à une mauvaise circulation du sang ainsi qu’à un apport en oxygène aux muscles trop faible.
Trouble grave, l’artérite des membres inférieurs chronique peut causer l’obturation des artères et nécessiter une amputation.
Ce qu’il faut retenir
- L’hypertension artérielle est une maladie silencieuse, c’est-à-dire que les symptômes sont rares.
- Cette élévation pathologique de la tension artérielle peut entraîner de graves troubles sanitaires (AVC, insuffisance cardiaque, infarctus du myocarde, maladie d’Alzheimer, altération du fonctionnement des reins, rétinopathie hypertensive…).
- Des traitements efficaces existent ; une HTA soignée diminue les risques de contracter l’une de ces complications, ou d’en développer une forme grave.
- Les risques sont accrus chez les personnes diabétiques, chez qui un suivi médical plus régulier est indiqué.
Conclusion : les risques qu’entraîne l’hypertension artérielle sont nombreux et peuvent se révéler très graves, voire fatals. C’est pourquoi une mesure régulière de sa tension permet de détecter l’HTA au plus tôt afin de se voir prescrire un traitement adapté.